Vous vous en fichez sans doute mais je suis scandalisé par l'affaire #Benalla qui ne fait que commencer. Résumons :
1. Un collaborateur du Président de la République commet des violences en faisant un usage illégitime de la force le 1er mai dernier ; 2. Le 2 mai son supérieur hiérarchique lui impose une "sanction" : une prise de congés et un repérimétrage de ses missions ;
3. Le supérieur hiérarchique, malgré le constat de ces violences, n'engage aucune enquête pour connaître les circonstances de cette faute grave qui justifie de son point de vue la "sanction" ;
4. Il en réfère à son propre supérieur, le SG de l'Élysée qui en réfère au PR qui approuve la "sanction" ; 5. Après la période de "sanction"/congés, le collaborateur se voit confier d'autres missions et se voit attribuer un logement de fonctions ;
6. Si j'ai bien compris, ce même collaborateur qui a fait l'objet d'une "sanction" pour une faute grave relative à des violences conserve le port d'armes qui lui a été conféré dans le cadre de ses fonctions. Personne ne se pose la question de l'opportunité de son maintien.
7. Il faut attendre les révélations en juillet par la presse pour que l'on se rende compte que l'intéressé portait des attributs de la police (brassard, radio) et qu'il possédait des documents qu'il n'aurait pas dû posséder. D'où une procédure de licenciement.
8. Face au scandale d'un collaborateur de l'Élysée frappant des manifestants, l'opposition parvient à arracher de la majorité la création d'une réunion de la commission des lois en commission d'enquête.
9. Les auditions, menées parallèlement à celles du @senat, montrent que le noeud du problème se situe à l'Élysée autour de plusieurs questions : 1) Quelles étaient les fonctions et prérogatives réelles de M. #Benalla ? de M. Crase ?
2) La "sanction" à l'encontre de M. #Benalla en était-elle bien une ?
Ces deux questions tournent autour d'une question simple : l'absence de sanction ou la modestie de cette dernière sont-elles dues au chef de l'État ? (Qui par ailleurs l'assume !)
10. Les discours tenus par les différents auditionnés appartenant à @Elysee ne sont pas clairs. Exemple : M. #Benalla n'a pas de fonction de sécurité mais il bénéficie d'un port d'armes au titre de ces fonctions.
10 (suite). L'arrêté de port d'armes mentionne sa fonction "sa mission de coordination de la sécurité" et sa formation continue du maniement des armes est certifiée par un homme du GSPR.
10 (suite). Autre incohérence : le DirCab justifie le fait qu'il n'y ait pas eu de retenue sur les salaires parce que le décret de 1986 (voir la réf sur la TL @combatsdh) ne le permettait pas. Elle ne le permet pas pour une SUSPENSION.
10 (suite). Or une suspension précède une procédure disciplinaire qui aboutit (ou non) à une sanction. De fait, la prétendue "sanction" s'est résumée à quelques jours de congés et à un repérimétrage des missions du collaborateur.
11. Toutes ces incohérences justifient que la Commission d'enquête essaie de comprendre la réalité des choses à @Elysee. Et là, patatras, le groupe LREM décide qu'il n'y aura plus d'audition de collaborateur de l'Elysée.
12. Cela ne peut s'expliquer que par le fait que les incohérences risquaient de devenir des contradictions si les député.e.s avaient continué à poser les bonnes questions (comme celle sur l'absence de note de service posée par @BorisVallaud).
13. Le groupe LREM se targue d'avoir créé rapidement une commission parlementaire. Il peut tout aussi bien se féliciter de l'avoir tout aussi vite vidée de sa substance. C'est honteux.
14. Enfin, je vais vous dire pourquoi je suis vraiment énervé. Les éducateurs que nous sommes, parents, profs ou autres, nous ne cessons de dire qu'il faut respecter les règles, chercher la vérité, assumer ses erreurs... On dit quoi maintenant ?
14. Bien entendu, le cynisme, le deux poids deux mesures, ce n'est pas nouveau mais c'est toujours aussi révoltant surtout quand c'est assumé de la sorte ("Qu'ils viennent [me] chercher").
14. Et c'est précisément parce que la coupe est pleine de tous les scandales qui émaillent la vie politique depuis des années qu'il ne faut pas en rajouter avec cette forme de mépris qui consiste à prendre les gens pour des imbéciles.
15. Alors il va falloir retourner à son travail d'historien.ne avec ses notes de bas de page et ses vérifications, pour dire que respecter les faits et chercher la vérité, c'est important, pendant que dehors on les piétine. Quelle lassitude !
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