Bonjour, c’est moi, Jean-Michel La Mort du Fun et aujourd’hui on va parler d’un des facteurs de la possible extinction future des #amphibiens (la classe d’organismes qui comprend les grenouilles, les crapauds, les salamandres, les tritons et les céciles) :D
Parmi les espèces les plus en danger, on compte les amphibiens. Grenouilles, crapauds et autres joyeusetés subissent depuis les années 1980 une déclin plus que préoccupant de leur population.
En 2004 une 1ere évaluation révélait que 32% des espèces étaient globalement menacées, au moins 43% connaissaient une forme de diminution de la population et qu'entre 9 et 122 espèces avaient disparu depuis 1980. (science.sciencemag.org/content/306/57…)
Parmi les causes probables de ce déclin de la population et de cette disparition de masse on a pleins de trucs : modification de l’habitat, pollution, prédateurs introduits, stress de la population… Mais aussi des maladies.
Et aujourd’hui on va parler plus précisément de Batrachochytrium dendrobatidis ou chytride un champignon responsable de la maladie chytridiomycose chez les amphibiens qui est peut entraîner l’extinction de certaine population en 1 an seulement.
Chytride est donc un champignon identifié pour la première fois en 1998 en Australie et en Amérique centrale. Chez l’animal, il entraîne la mort et se caractérise notamment par des zones blanches / grisâtres sur la peau.
Ces zones blanches trahissent l’épaississement de la peau à cause du champignon. La peau c’est assez important chez nos copains amphibiens. Elle permet les échanges avec le milieu. Ils ne peuvent plus absorber les nutriments, libérer des toxines ou, dans certains cas, respirer.
Généralement, du fait que les échanges ne sont plus possibles, on va avoir des problèmes au niveau des électrolytes et l'animal va mourir d'une crise cardiaque.
Pour vous donner une idée des ravages du champignon : au cours des étés 1997 à 1999, B. dendrobatidis aurait fait disparaître cette espèce dans 86 % des sites où elle était présente les années précédentes dans le Parc naturel de Peñarala en Espagne (Bosch et al. 2001)
A l’heure actuelle la plus grande question est « Mais bordel ça se propage comment ? ». Autant dans le sens : comment celui-ci se propage dans une population que comment celui-ci se propage d’un lieu à l’autre.
Une étude de 2017 a cependant commencé à répondre à ces questions en démontrant l’existence d’individus d’autres espèces porteurs sains qui contribueraient à la dissémination du champignon. (nature.com/articles/natur…)
Le Triton Ichthyosaura alpestris a par exemple été identifié comme espèce réservoir, de même que des anoures comme le crapaud accoucheur Alytes obstetricans. On peut imaginer que certains oiseaux ou invertébrés aquatiques propageraient aussi les spores durant leurs déplacements.
On ignore cependant en grande partie comment B. dendrobatidis est transmis avec succès d’un hôte à l’autre. Et cela réduit le champ des possibilités pour bloquer sa propagation.
Donc là normalement vous vous dites : « Ha chouette pour une fois y’a un truc qui est en train de buter une population entière mais c’est pas la faute des humains. »
HAHAHAHA.
Comme vous êtes naïfs.
L’une des hypothèses principale de l’émergence de la maladie c’est que des populations naïves, c’est-à-dire jamais exposées auparavant à l’agent pathogène, ont été exposées à celui-ci par l’introduction dans leur espace géograpgique de B. dendrobatidis.
Et comment le champignon a été introduit dans leur espace géographique ? A cause des nous. *applause*
Selon Weldon et al. (2004), B. dendrobatidis pourrait être originaire du continent africain et le commerce international du Xénope lisse, utilisé depuis le début des années 1930 comme animal de laboratoire, aurait permis sa dissémination à travers le monde.
Animaux de labo mais pas que car ils étaient aussi extrêmement commercialisés comme test de grossesse ma gueule.
Ne blâmez pas les xénopes. Ils n'y sont pour rien et restent merveilleux. Mon amour pour eux n'a pas de limite.
Long Story Short le xénope est porteur sain du champignon et en se retrouvant envoyé un peu partout a permis à la maladie de se répandre dans des populations d’amphibiens qui eux, n’étaient pas résistants.
On pense aussi que B. dendrobatidis serait un champignon cosmopolite, présent de longue date dans de nombreuses régions du monde et l’émergence de la maladie serait due à des changements environnementaux récents (Rachowicz et al. 2005).
Mais comment lutter contre ce fléau ? Parmi les résultats les plus prometteurs, figure la révélation selon laquelle les amphibiens des colonies qui survivent au passage de l’épidémie de chytrides ont tendance à être porteurs de la bactérie Janthinobacterium lividum.
Les propriétés antifongiques de cette bactérie permettraient une résistance naturelle des amphibiens. Comprendre les interactions entre champignon et bactérie pourrait permettre de créer des espèces résistantes. (news.bbc.co.uk/2/hi/science/n…)
Il est aussi possible de traiter individuellement certains animaux infectés. Mais c’est long et cela ne les rend pas résistants. Il faut ensuite les garder en captivité jusqu’à ce que l’environnement permette leur réintroduction.
Certains chercheurs passent aussi par la sélection. Ils réintroduisent une population dans un milieu contaminé et reviennent chercher les survivants après un certain temps pour les faire se reproduire entre eux.
Ils réintroduisent ensuite la progéniture des survivants dans le milieu, attendent, récupèrent les survivants etc etc etc pour tenter de forcer l’apparition de résistances naturelles chez les amphibiens par sélection et reproduction des individus résistants.
En bref c’est bien la merde mais les amphibiens font de la résistance. Et heureusement, car ils sont une part importante de notre écosystème. Maillon de la chaîne alimentaire, mangeur d'invertébrés, nettoyeur de mare et de rivière, ils font un taff que d'autres ne font pas.
Je ne sais pas ce que @Curiolog nous a préparé pour cette soirée @pintofscienceFR mais je sens que ça va être du lourd. Du très lourd.
Ce soir nous allons donc enquêter sur les idées reçues avec le grand, le beau, le merveilleux @Curiolog (en toute objectivité)
Le job de Florian c'est d'être "Détecteur de foutaises" à savoir que quand il lit une nouvelle qui lui fait dire "wow c'est trop bien" son cerveau lui dit directement "c'est sûrement de la merde".
Ya un potentiel tellement gigantesque d'expliquer comment naissent et se propagent des fake news en s'appuyant sur les légendes contemporaines. Les avions casseurs de nuages, Craig Shergolg, les émotions du philendendron... Les mécanismes derrières leur propagation sont les même.
D'ailleurs pourquoi passer par des légendes contemporaines plutôt que de s'appuyer sur des fake news actuelles ? Pour plusieurs raisons à mon sens : déjà ça évite de parler de sujets sensibles actuellement et donc de se débarrasser d'un gros aspect émotionnel.
Ensuite parce que pour de nombreuses légendes contemporaines le temps nous a permis d'avoir la vision globale des tenants et des aboutissants, des différents acteurs... Il est plus complexe d'avoir cette vision d'ensemble sur du récent voir du présent.
Bonjour @Allodocteurs, me voilà bien étonnée ! Dans votre émission d'aujourd'hui votre chroniqueuse Lucile Degoud indique la chose suivante : "[...] Selon une étude, le soutien-gorge ne serait pas si bon que ça pour la santé des femmes." allodocteurs.fr/emissions/le-m…
Ha bon ?
Elle continue : "Effectivement, le seul à s'être intéressé sérieusement à cette question à ce sujet est un français. C'est le professeur Jean-Denis Rouillon [...]"
Ha mais oui, la fameuse "étude" de Rouillon !
Non @Allodocteurs, cette étude n'existe pas, elle n'est trouvable nulle part. Pour toute étude nous avons une chronique, diffusée sur France Bleu Besançon le 7 avril parlant des résultats d'une étude préliminaire menée par JD Rouillon. J'en parle ici :
Nouvelle table ronde autour des formats de la vulgarisation avec @dirtybiology et @CyrusNorth qui vont commencer par nous présenter 2 work in progress. #Frames2018
On vient de voir les deux épisodes inédits qui sont juste ouf. Leo explique que il voit son épisode comme un clip musical qui fait de la vulgarisation. Lui et Cyrus ont beaucoup réfléchi aux métaphores présentes dans ces deux formats.
L'image parle autant que la voix off dans le contenu de Leo. Son montage est réfléchi pour transmettre quelque chose.
Nouvelle conférence l'heureux hazard avec @FrancoisTheurel et @Chronique_NEXUS. Une conférence qui parle de quand le hazard a entraîne de belles choses au cinéma !
François Theurel parle du deus ex machina, un procédé narratif qu'on critique souvent comme "trop gros". Il illustre cela avec le film cowboy bebop où Spike tombe sur le créateur du virus du film par hasard total.
Pourtant le hasard existe dans la vie. Et là il n'est pas critiqué. Comme si à l'écran cela devenait forcément négatif et entraînait une baisse de qualité du scénario.