Aujourd’hui, on va comparer différents moyens de production d’électricité et on va causer mix énergétique. #thread
Format de ce thread : 2 ou 3 tweet maximum par moyen de production histoire de rester synthétique.
Déjà, petit rappel des notions qu’on va aborder :
Facteur de charge = rapport entre l’énergie produite par un moyen de production et sa production nominale.
Illustration : Un facteur de charge de 50% signifie qu’en moyenne (en général sur un an) le moyen est capable de produire 50% de sa pleine puissance.
Suivi de charge = capacité à faire varier la puissance produite pour suivre la demande des consommateurs (vient du fait qu’à tout instant, le réseau électrique est à l’équilibre : la puissance produite est égale à celle consommée).
Emissions de CO2 = estimation des émissions de gaz à effet de serre du moyen de production sur l’ensemble de son cycle. Chiffre à prendre avec des pincettes puisque dépendant des méthodes de calcul.
Rappel d’ordre de grandeur : la France consomme à ce jour environ 55 000 MW de puissance en moyenne (avec des pointes vers 100 000 MW).
C’est parti.
Centrale thermique (charbon, fioul, gaz).
Principe : on brûle un combustible pour faire tourner une turbine à vapeur et un alternateur.
Suivi de charge : oui
Facteur de charge : 80%
Emissions CO2 : 500 kg à 1 tonne pour 1 MWh.
Ici, la centrale de Cordemais, près de Nantes.
Puissance nominale : 1200 MW (2 tranches de 600 MW).
Inconvénients : forte émission de CO2 et consommation de charbon (6000 tonnes/jour)
Centrale nucléaire.
Principe : on fissionne des atomes d’Uranium pour faire tourner une turbine à vapeur et un alternateur.
Suivi de charge : oui
Facteur de charge : 75%
Emissions CO2 : 6 à 60 kg (dépend des sources) pour 1 MWh.
Ici, la centrale de Belleville.
Puissance nominale : 5200 MW (4 tranches de 1300 MW)
Inconvénients : problématique des déchets et du risque d’accident, investissement initial élevé
Eolien:
Principe : La force du vent fait tourner une hélice que l’on couple à un générateur électrique.
Suivi de charge : non
Facteur de charge : 25%
Emissions CO2 : 15 kg pour 1 MWh d’après l’ADEME
Ici, le parc des Haguenets.
Puissance nominale: 28 MW (14 éoliennes de 2 MW)
Inconvénients : Production non pilotable, nécessite stockage et/ou production pilotable à côté
Energie photovoltaïque :
Principe : on utilise l’effet photoélectrique pour convertir en électricité le rayonnement solaire
Suivi de charge : non
Facteur de charge : 15%
Emissions CO2 : 20 à 80 kg pour 1 MWh d’après l’ADEME
Ici, le parc photovoltaïque de Cestas.
Puissance nominale : 300 MW
Inconvénients : Production non pilotable, nécessite stockage et/ou production pilotable à côté
Centrale hydroélectrique.
Principe : On envoie de l’eau dans une turbine à eau couplée à un générateur hydraulique
Suivi de charge : oui
Facteur de charge : 30%
Emissions CO2 : 15 kg pour 1 MWh d’après l’ADEME
Il existe aussi des STEP (moyen de stockage)
Ici, la centrale de pompage/turbinage de Revin
Puissance nominale : 800 MW (capacité de stockage de 4700 MWh)
Inconvénients : Peu de potentiel hydraulique
Biomasse
Principe : on brûle un combustible organique (bois par ex.).
Suivi de charge : oui
Facteur de charge : 80% (Manque de recul sur cette valeur, si qqun a mieux…)
Emissions CO2 : Proche de 0 si la combustion s’adapte à la replantation
Ici, Provence 4 Biomasse.
Puissance nominale : 150 MW
Inconvénients : inadapté à grande échelle (1 hectare donne environ 50 MWh)
L’objectif du mix énergétique, c’est donc de faire une salade avec les moyens évoqués ci-dessus pour réussir à faire une électricité pilotable et la moins carbonée possible.
Il n’y a pas de bonne solution. Chaque solution aura ses inconvénients, soit en termes de bilan carbone, soit en termes de coût en cas de changement radical, soit en termes de qualité du courant électrique.
Dans tous les cas il faut garder en tête le pilotage du réseau. Un ensemble qui ne comporte aucun moyen pilotable ou de stockage de masse est inutile.
Et là, ça dépend d’où vous partez.
Exemple : Vous êtes la France. Vous avez un parc nucléaire déjà peu carboné, pilotable, et que vous savez exploiter. L’investissement initial est déjà fait : vous avez tout à gagner à le maintenir en état, et à mettre vos efforts pour décarboner le logement ou le transport.
Exemple : Vous êtes le Portugal. Vous n’avez jamais eu de programme nucléaire. Vous avez tout intérêt, à court terme, à améliorer le rendement de vos installations fossiles (virer le charbon, passer au gaz et à la cogénération) et étudier des moyens de stockage
Exemple : Vous êtes la Norvège. Vous possédez 50% du potentiel hydroélectrique non exploité d’Europe. Evidemment que vous allez faire massivement de l’hydroélectrique. Ca ne veut pas dire que c’est reproductible ailleurs.
Le contexte joue vraiment. Je suis pro nucléaire, mais il serait idiot d’installer du nucléaire dans une petite île qui n’en a jamais eu, l’échelle est inadaptée et l’investissement trop lourd. De même qu’il serait contreproductif pour la France d'abandonner le nucléaire.
Chercher à tendre vers le modèle portugais, c'est produire une électricité 10 fois plus dégueulasse.
Chercher à tendre vers le modèle norvégien est impossible vu notre potentiel hydroélectrique.
--> La question du mix énergétique doit donc forcément prendre en compte d’où on part, on ne peut y répondre de façon identique pour chaque pays. #fin
*correction. La deuxième photo ci dessus est la centrale de Cattenom et non de Belleville
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Aujourd’hui, renouvelons un passeport au royaume de France. #thread
L’histoire débute il y a quelques jours. Nous préparons un voyage au Portugal fin Octobre et en checkant les passeports, bim, le mien est périmé.
Bon, c’était le 10 septembre, il y a de la marge. Mais soyons prévoyant : mon dernier passeport avait mis 3 semaines à être produit, et c’est cohérent avec les délais indiqués en ligne (grosso modo un mois).
J'en ai un peu marre d'entendre : "il suffit de fermer le nucléaire et ça ira".
Jeter le nucléaire pour passer au renouvelable, est ce une bonne idée? #thread
Plusieurs réflexions se demandent comment prévoir la fermeture du nucléaire et par quoi la remplacer. Scénario Negawatt par exemple.
Et certains politiques simplifient outrageusement le sujet.
Sans répondre à tout je vais ici cibler quelques questions à se poser sur le sujet.
D'abord, d’où on part? La production électrique française est majoritairement nucléaire. Sur toute l'électricité produite, un bon gros deux tiers est d'origine nucléaire.
Le reste se partage entre charbon, de l'hydraulique, de l'éolien et du solaire.
#Thread de réponse au thread de Conall, sur la « réfutation systématique des trois racines bancales des théories économiques libérales ». De qualité et dont je salue l’effort argumentatif, même si je sais qu’il s’en fout royalement venant d’un libéral :)
Tout d’abord, ce thread part du principe que le libéralisme repose sur ces trois racines. C’est erroné, mais pas le sujet. J’en parlerai en fin de thread pour conclure.
Et j’affiche d’entrée de jeu que si je suis ouvert au débat tranquille et que je tâcherai de répondre à la critique, je ne répondrai à aucune insulte. Aux rigolos qui donnent dans l’insulte, faites-le, ça ne décrédibilise que vous.