"L'inquiétante étrangeté" c'est un concept de psychanalyse introduit par Freud. Ce décrochage très léger de la réalité qui nous rend mal à l'aise.
"On est pas dans quelque chose de totalement extraordinaire. C'est un rupture dans la réalité rassurante du quotidien." Ils illustrent ça avec cette scène de "L'exorciste" où la petite fille urine dans la salon.
François Theurel parle maintenant de la "vallée dérangeante" un concept en robotique qui explique le malaise que l'on ressent en face d'un robot trop humain mais qui en dévie juste assez pour notre mettre mal à l'aise.
C'est un phénomène qu'on retrouve énormément dans le genre du fantastique où il est beaucoup utilisé.
Les exemples du film "l'échelle de Jacob" et donc bien sûr de "silent hill" (les jeux vidéos) sont bien sûr évoqués. Ce quotidien envahit par l'étrange, par des visions oppressantes.
Pour François Theurel, les années 80-90 avec leurs limitations techniques sont très marquées par ce phénomène d'inquiétante étrangeté Parce que les méthodes elles même entraînent ce sentiment de décalage avec la réalité.
L'important dans l'inquiétante étrangeté c'est le décalage. Patrick Baud insiste sur le fait que ce décalage peut aussi exister en rapport avec le genre de l'œuvre. Il illustre cela avec Fargo où la présence d'extraterrestres parait étrange dans le ton de l'œuvre.
"L'art, les films, sont un lieu où l'on peut vivre l'angoisse plus fort que dans la vie."
(mdr c'est mal connaître les personnes avec un trouble de l'anxiété ça.)
Pourquoi recherche t on l'inquiétante étrangeté? Pour Alt236 (dsl je connais pas son prénom) c'est un moyen de trouver quelque chose qui le transcende dans l'art.
C'est une forme de représentation de nos idées, de nos ressentis. Patrick Baud nous parle du concept de "Noosphere" un concept qu'on peut voir, très basiquement, comme un monde des idées mais qui seraient au dessus de nous.
C'est quelque chose qui est intégré en nous, qui nous fascine. Comme le cauchemar sur lequel on n'a aucune prise mais qui existe pourtant et nous hante.
"La 4eme dimension" est, pour Patrick Baud, l'exemple parfait de l'inquietante étrangeté. Mais Alt236 vient de faire frissonner l'assemblée avec un seul mot "Telechat".
Le sujet dérive vers nos peurs les plus diverses. Notamment celle des ténèbres. Pas du noir, précise Alt236, mais bien du néant, de l'impossibilité de savoir ce qu'il y a derrière ce rideau de noirceur.
François Theurel évoque "Twin Peaks" et ce décalage permanent qui existe dans le quotidien de cette série avec le notre.
On apprend que le cri des nazgûls est en réalité un cri poussé par la femme de Peter Jackson modifié pour les films mais encore plus terrifiant sans ces modifications. Car on reconnaît un cri humain qui n'est pourtant pas de l'ordre du réel.
Les 3 membres du panel s'accordent sur le fait que l'inquiétante étrangeté n'est plus trop présente sur le grand écran mais toujours présente sur le Web. Ils citent Marble Hornets, une série Web inspirée du mythe en ligne de Slender Man.
Pour eux, le cinéma est le média parfait pour l'inquiétante étrangeté. On y maîtrise l'espace, le temps, la lumière, le cadrage, du coup c'est parfait. Et cela termine cette table ronde passionnante!
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Je ne sais pas ce que @Curiolog nous a préparé pour cette soirée @pintofscienceFR mais je sens que ça va être du lourd. Du très lourd.
Ce soir nous allons donc enquêter sur les idées reçues avec le grand, le beau, le merveilleux @Curiolog (en toute objectivité)
Le job de Florian c'est d'être "Détecteur de foutaises" à savoir que quand il lit une nouvelle qui lui fait dire "wow c'est trop bien" son cerveau lui dit directement "c'est sûrement de la merde".
Ya un potentiel tellement gigantesque d'expliquer comment naissent et se propagent des fake news en s'appuyant sur les légendes contemporaines. Les avions casseurs de nuages, Craig Shergolg, les émotions du philendendron... Les mécanismes derrières leur propagation sont les même.
D'ailleurs pourquoi passer par des légendes contemporaines plutôt que de s'appuyer sur des fake news actuelles ? Pour plusieurs raisons à mon sens : déjà ça évite de parler de sujets sensibles actuellement et donc de se débarrasser d'un gros aspect émotionnel.
Ensuite parce que pour de nombreuses légendes contemporaines le temps nous a permis d'avoir la vision globale des tenants et des aboutissants, des différents acteurs... Il est plus complexe d'avoir cette vision d'ensemble sur du récent voir du présent.
Bonjour @Allodocteurs, me voilà bien étonnée ! Dans votre émission d'aujourd'hui votre chroniqueuse Lucile Degoud indique la chose suivante : "[...] Selon une étude, le soutien-gorge ne serait pas si bon que ça pour la santé des femmes." allodocteurs.fr/emissions/le-m…
Ha bon ?
Elle continue : "Effectivement, le seul à s'être intéressé sérieusement à cette question à ce sujet est un français. C'est le professeur Jean-Denis Rouillon [...]"
Ha mais oui, la fameuse "étude" de Rouillon !
Non @Allodocteurs, cette étude n'existe pas, elle n'est trouvable nulle part. Pour toute étude nous avons une chronique, diffusée sur France Bleu Besançon le 7 avril parlant des résultats d'une étude préliminaire menée par JD Rouillon. J'en parle ici :
Nouvelle table ronde autour des formats de la vulgarisation avec @dirtybiology et @CyrusNorth qui vont commencer par nous présenter 2 work in progress. #Frames2018
On vient de voir les deux épisodes inédits qui sont juste ouf. Leo explique que il voit son épisode comme un clip musical qui fait de la vulgarisation. Lui et Cyrus ont beaucoup réfléchi aux métaphores présentes dans ces deux formats.
L'image parle autant que la voix off dans le contenu de Leo. Son montage est réfléchi pour transmettre quelque chose.
Nouvelle conférence l'heureux hazard avec @FrancoisTheurel et @Chronique_NEXUS. Une conférence qui parle de quand le hazard a entraîne de belles choses au cinéma !
François Theurel parle du deus ex machina, un procédé narratif qu'on critique souvent comme "trop gros". Il illustre cela avec le film cowboy bebop où Spike tombe sur le créateur du virus du film par hasard total.
Pourtant le hasard existe dans la vie. Et là il n'est pas critiqué. Comme si à l'écran cela devenait forcément négatif et entraînait une baisse de qualité du scénario.