L'iode 129 a une période de 15 millions d'années, là où l'iode 128 a une période de 25 minutes. Il disait quoi notre prix Nobel dejà ? " La durée de vie de ces déchets est changée fondamentalement : on peut la réduire d’un million d’années à 30 minutes !"
Ça ressemble furieusement à la même chose, non? Après, peut être est-ce intéressant de transmuter cet iode 129. Ben pas vraiment, car l'iode 129 représente 5% des produits de fissions, qui représentent eux-mêmes 5% du combustible usé.
La production annuelle d'iode 129 se compte en kilogrammes, donc pas de quoi fonder une filière industrielle dessus. Malheureusement, je n'ai pas d'infos supplémentaires sur le projet de notre prix Nobel de physique, mais à moins de trouver des réactions photonucléaires
capables de transmuter de l'Ag110m ou des transuraniens, son projet ne sera pas industrialisé. Je ne doute cependant pas qu'il obtienne de bons résultats en labo. Petite anecdote, le CEA avait développé dans les années 80 une technologie d'enrichissement de l'uranium
à base de laser (ou de séparation isotopique pour être plus exacte). Les résultats sont plutôt bons, mais ce n'est pas la technologie utilisée aujourd'hui.
Autre chose, durant mes recherches biblio pour ce thread, je suis tombé sur un autre type de transmutation laseroinduite
mis au point par des russes?
Il s'agit d'immerger des nanoparticules de ce qu'on souhaite transmuter dans de l'eau lourde (D2O) et d'illuminer le tout. sciencedirect.com/science/articl…
Tout ce beau monde va se retrouver bien excité par les lumières du dancefloor expérimental, et les nanoparticules métalliques (ici du mercure), vont dégainer en premier en émettant des rayons X. Ceux-ci seront réceptionnés par l'eau lourde
qui va répondre en retour, non pas par un regard aguicheur mais par un neutron, neutron qui sera à son tour réceptionné par le mercure. Mais comme ça fera trop pour lui, et qu'il aura trop chaud, ...
Il va se transformer en quelque chose de vachement plus classe, de l'or.
De même que précédemment, cette technologie sera compliqué à industrialiser car même si on trouve les bonnes réactions, il faudra tout de même réduire à l'état de nanoparticules nos déchets... #Fin
Depuis quelques jours, en fait depuis que Gérard Mourou a reçu son prix Nobel de physique, je vois passer ce tweet, retweeté régulièrement car annonciateur, semble-t-il, d'une révolution dans la gestion des déchets nucléaires. #Thread
Comme beaucoup, je me suis également dit, "Fichtre, si c'est vrai, ça va changer beaucoup de chose, d'autant plus à l'approche du débat sur le PNGMDR où il sera - encore - question de Cigéo. Imagine si ce procédé était vraiment efficace". Du coup, je me suis lancé sur la biblio.
Chose promise, chose due, parlons de granite, d'argile et de stockage de déchets nucléaires. #Thread
Si vous me suivez depuis quelque temps, vous savez que j'ai déjà parlé de la Loi Bataille qui servait à déterminer quelle serait la méthode de gestion de nos déchets nucléaires. Si non, vous pouvez aller voir là :
Maintenant que vous avez les pré-requis, on peut commencer. Donc, @Andra_France a du travailler à trois méthodes pour gérer ses déchets, comme demandé par la Loi Bataille. Pour surveiller ces travaux, une commission ad hoc est mise en place, la Commission Nationale d'Evaluation.
Depuis ce matin et la "fuite" d"un rapport préconisant la construction de 6 EPR, je vois pas mal de choses fausses, malhonnêtes, de personnes mal informées, qui ont peur, et un @TristanKamin en surchauffe. Je vais donc me fendre d'un petit fil pour donner quelques infos.
D'abord une déclaration d'intérêt : je travaille pour un des très gros du secteur nucléaire, et en particulier dans le domaine de la déconstruction et de la gestion des déchets nucléaires. Selon certaines classifications, je suis donc un dangereux membre du lobby nucléocrate.
Ensuite, ce qu'on sait du rapport, tiré de la "source primaire". Un rapport commandé par B Le Maire et N Hulot préconise pour différentes raisons la construction de 3 paires d'EPR à partir de 2025. lesechos.fr/industrie-serv…
Troisième épisode de notre série consacrée aux études épidémiologique portant sur les cancers autour du CSA. Intéressons-nous maintenant à l'étude de 2018, dont je remets le lien ici : invs.santepubliquefrance.fr/Publications-e…
Donc, suite à une première étude de l'INVS, il a été demandé de suivre l'incidence du cancer du poumon chez l'Homme autour du CSA (le centre de stockage de l'Aube). La première étude a mis en évidence un excès de décès, mais sans qu'il soit possible de l'imputer formellement
à la présence de déchets nucléaires. du coup une étude complémentaire a vu le jour, en rajoutant la période 2008-2012 pour la mortalité et 2009-2012 pour la morbidité. Les métohodos utilisées sont les mêmes que pour la première étude. Les résultats sont les suivants :
Et on reprend, avec les résultats. Trois pathologies sont donc à regarder de plus près, le cancer du poumon chez l'homme (91 morts), le cancer du rein chez l'homme (11 morts) et le cancer du foie chez la femme (10 morts).
Intéressons-nous aux risques relatifs pour ces trois cas. Ils sont respectivement de 1,28 [1,03-1,60], 1,12 [0,62-2,02] ry 1,48 [0,68-3,22] en donnant SMR [intervalle de confiance à 95%]. Pour les deux derniers cas, on voit que les intervalles de confiance sont très grand,
principalement à cause du faible nombre de cas (11 et 10 respectivement). On peut donc conclure qu'on ne peut rien conclure, dans un sens (risque accru) comme dans l'autre (effet protecteur). Le cas du cancer du poumon par contre pose question, on y reviendra plus tard.
Mortalité et moribidité autour d'un centre de stockage de déchets nucléaire de l'ANDRA : Analyse comparative d'études sanitaires et d'article de presse. #Thread
Au gré de mes pérégrinations twiteresques d'hier soir, je suis tombé sur un gazouillis d'une antenne locale de @francebleu, à savoir @fbleuchampagne. Article retweeté entre autres par @maxence_wp et @francebleu
External Tweet loading...
If nothing shows, it may have been deleted
by @fbleuchampagne view original on Twitter
Le titre de l'article en question : Dans l'Aube, le risque de cancer du poumon est plus élevé autour du centre de déchets radioactifs de Soulaines.
Je me suis dit :"tiens, allons voir ça. C'est du service public, ça doit donc être un article de qualité"