Thread by @ordrespontane

En mai, le taux de chômage au Royaume-Uni était stable à 4.4% (contre 9.6% chez nous). #thread #zerohours

Évidemment, à chaque fois que vous dites ça, on vous rétorque immédiatement que ce sont des contrats précaires…

… et notamment les fameux ‘contrats zéro heure’ (ci-après CZH) qui expliquent cet excellent chiffre.

Il n’est donc pas inutile de parler de ces petites choses.

Je vais essentiellement utiliser les données de l’Office for National Statistics (ONS) à fin 2016 :
ons.gov.uk/employmentandl…

D’abord, c’est quoi ?

Un CZH, c’est un contrat sans nombre d’heures déterminé (non, ça ne veut pas dire que vous travaillez 0 heure).

C’est-à-dire que vous faites des heures en fonction des besoins de votre employeur et, naturellement, de ce que vous êtes prêt à donner.

En moyenne, selon l’ONS, les salariés en CZH travaillent 25.2 heures par semaine (contre 36.4 pour les autres salariés)…

… mais c’est très variable : certains travaillent moins de 8 h par semaine tandis que d’autre montent largement au-delà de nos 35 heures.

Les CZH, c’est aussi massivement un truc de jeunes (un bon tiers des salariés concernés ont entre 16 et 24 ans)…

… mais c’est aussi très utile à certains retraités pour améliorer l’ordinaire en bossant quelques heures par semaine.

La motivation principale, pour 44% des salariés en CZH, c’est la flexibilité (enquête du CIPD en 2013).

Typiquement, pour une mère de famille, c’est beaucoup plus flexible qu’un temps partiel (52% des salariés en CZH sont des femmes).

Le résultat, contrairement à une idée largement répandue chez nous, c’est que les salariés en CZH sont plutôt contents.

Lorsqu’on leur pose la question, 68% d’entre eux ne veulent pas plus d’heures et 19.4% veulent plus d’heures mais dans le même job…

… et les 12.6% restants sont ceux qui veulent un job supplémentaire (3.2%) et ceux qui souhaitent changer de travail (9.4%).

C’est un type d’arrangement qui connait un succès spectaculaire ces dernières années MAIS, de là à expliquer le taux de chômage britannique…

… il y a une marge : selon l’ONS, ça représente 905k emplois soit à peine 2.8% de la population britannique employée.

#fin