Thread by @chamoi

Le courage des femmes qui participent à #MeToo et #Balancetonporc m'oblige à déposer ma pierre à l'édifice de la violence masculine.

18 ans, hôtesse d'accueil dans une très grosse boîte pour payer mes études. Tous les jours les même invités qui sortent leur CB à la place

de leur id en proposant d'aller à l'hôtel du coin.
Quand je parle de très grosse boîte, je parle de visiteurs type ministres.

Pour avoir refusé les avances d'un collègue, mon numéro a été diffusé sur des sites de rencontres trash. J'ai reçu des centaines d'appels.

Drame ds l'agence où un prospect choisirait ses presta en fct de la poitrine des commerciales. Il a été envisagé d'envoyer une autre que moi

Au boulot, je ne compte plus les sous-entendus salaces, les regards en coin, les propositions potaches, les remarques sur ma tenue...

Ms j’ai été + affectée encore par une sale histoire que je ne peux relater parce que je sais qu’il me lit, je ne le veux plus autour de moi

Ça c’est pour la sphère professionnelle. Mais j’ai évidemment rencontré des connards dans d’autres circonstances.

Celui que j’ai retrouvé la tête enfouie entre mes cuisses alors que je dormais dans mon lit (5 ans).

Le voisin qui me gardait de temps en temps et qui voulait que je goute son foutre parce que « tu vas voir c’est bon » (7 ans).

Ce professeur de français qui regrettait que les filles soient autant vêtues et ceux qui m’attendaient à la sortie du lycée (14 ans)

Pour ceux qui se demande si je vivais dans une « zone sensible » (wink wink @EmmanuelMacron ), j’ai grandi en banlieue versaillaise.

Combien de bites sorties, les mains au cul, les érections collées aux cuisses dans le métro ?

Les mecs qui me suivent dans la rue jusqu’à chez moi, à n’importe quelle heure du jour, que je porte une jupe ou pantalon.

Celui qui m’a collée au mur du métro en écrasant ma gorge avec son bras et en glissant ses doigts en moi et qui me disait

« t’inquiète pas je suis gay » (Odéon, sortie de la fac. 18 ans)
J’étais terrifiée. Personne n’a bougé.

Ma famille qui, quand je me suis fait casser la gueule, m’a dit « tu n’avais pas qu’à le quitter » (22 ans)

Le prof de ma fille qui, quand elle est rentrée à 4 ans pleine de bleus pour avoir refusé d’embrasser un garçon, m’a dit

« elle n’avait qu’à lui faire un bisou ».

Je ne connais pas une femme de mon entourage qui n’a pas été agressée, harcelée, oppressée par les hommes.

Votre femme, mère, soeur, fille ont été victime de violences masculines. Ce n’est même pas la peine de vous poser la question, c’est un fait

Peu importe si elle est ou n’est pas jolie selon vos standards, vertueuse selon votre morale. Toute femme est victime.

Et ceux qui disent « gneugneugneu y a qu’à porter plainte » c'est qu'ils refusent d’admettre le caractère systémique, latent

Et, de fait, sont complices.
Et ouais, vous aussi êtes des bâtards.

Petite, les adultes aimaient dire de moi que j’étais jolie et que j’allais briser le coeur des garçons (hein?). Devinez qui a brisé l’autre