Thread by @Hazukashi1

Thread psychose et culture: pourquoi il n’y a qu’aux USA qu’il y a des serial killers et des school shooters en mode #FloridaShooting ?

En se penchant sur ces deux phénomènes, on remarque quelque chose d’intrigant: les tueurs en série et les school shooters sont en vaste majorité des Ricains:

Il y a un phénomène simple qui explique cela: les décompensations psychotiques avec passage à l’acte ont un fort substrat culturel, et suivent largement les effets de mode.

Les tueurs en série tel qu’on se le représente dans la pop culture, avec ses crimes rituels, sa cave remplie de coupures de journaux, de bougies, de membres humains, etc, n’existe que depuis les 70’s.

C’est lors du procès Ted Bundy, en 1970, que le terme « serial killer » apparait pour la première fois. Cela devient un phénomène culturel qui marque profondément l’inconscient collectif américain, de Massacre à la Tronçonneuse au slasher en passant par Le Silence des Agneaux.

Et le nombre de tueurs en série explose, renforçant encore la mythologie: on a le Zodiac Killer qui envoie des message cryptés, Wayne Gacy qui se déguise en clown, Ed Gein qui fait des abats-jours en peau humaine, Jeffrey Dahmer qui conserve des têtes au frigo,/

/ Charles Manson qui dirige une secte de hippies psychopathes sous LSD… Ils ont tous un pouvoir spécial, un truc qui en fait des mythes qui inspireront pleiiin de films, chansons, jeux-vidéo…

Le nombre de tueurs en série augmente donc de façon exponentielle, jusqu’en 1999 précisément, année de la tuerie de Columbine, premier school shooting aux US, et nouveau phénomène culturel de masse.

On passe d’un coup du mythe du redneck maltraité qui finit par capturer des jeunes filles dans son van pour les disséquer dans sa cave au mythe du geek bolossé au collège par les joueurs de foot qui finit par se pointer avec un sac rempli de flingues pour se venger.

Et le nombre de school shooters explose, jusqu'à culminer aujourd'hui, où c'est devenu un phénomène tellement banal que les gens n'y sont plus sensibles, comme cet artice l'explique bien :

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Et le plus dingue dans tout ça, c'est que au moment où le nombre de school shooters augmente, le nombre de serial killers diminue. En 2018, on n'est plus dans Mindhunter, tout le monde se fout des serial killers, c'est has-been, par contre les flics peinent/

/à comprendre comment lutter efficacement contre les school shooters.

Il y a un phénomène simple qui explique ça: la psychose, si elle a une base physiologique, s'exprime au travers d'un réseau de symboles culturels propre à chaque civilisation. Chaque pays a ses psychoses.

Par exemple, en Thaïlande, il y a une psychose particulière: le sujet est persuadé que son pénis rapetisse pour finir par disparaître, ce qui finit par le pousser au suicide ou à la folie meurtrière.

En Indonésie, on a l'Amok, tradition millénaire, où régulièrement, un homme devient fou et massacre à la machette des gens dans la rue au hasard, insensible à la douleur. Ce phénomène est bien connu et à donné l'expression "to run Amok" en anglais.

Chez les Vikings, les psychotiques devenaient des berzerkers: des guerriers entrés dans une "fureur sacrée" en s'identifiant à certains animaux, et persuadés d'être choisi par Odin pour aller au Walhalla.

Le psychotique qui décompense reconstruit la réalité selon son délire, en piochant dans les symboles qui l'entoure et en essayant d'y mettre un peu de sens, ce qui fait que le contenu du délire sera intimement lié au background culturel dans lequel il baigne.

Exemple: au Moyen-Âge un schizphrène commencera a se persuader que les voix qu'il entend sont celles d'anges, de diables, ou de Jésus. En 1995, ce sera sa télé qui lui parlera, ou le FBI ou les extra-terrestres.

Transformer un fait en phénomène de pop-culture déclenche forcément des vocations: berzerks, amok, guerre sainte, meurtres rituels et... Djihad.

Etrangement, avant que Daesh ne conseille aux gens de foncer dans les foules en camion, ce genre d'attaques n'existait pas. La France a une particularité culturelle: l'attentat islamique foireux.

Contrairement aux attentats du 13/11/15, les attaques en camion sont des passages à l'acte et pas des attaques militaires soigneusement planifiées.

C'est la différence à mon sens entre un attentat terroriste et un "déséquilibré". Daesh déclenche des vocations. Lorsqu'on est fou et raté, on peut devenir un héros ou une star à peu de frais: aux US on flingue sa classe, en Europe on roule sur des gens pour aller au paradis.

On est plus dans l'ordre du combat politique, mais du psychotique qui se revêt grossièrement des oripeaux d'un réseau de symboles (l'islam radical) pour sauver sa vie.

Evidemment, avec la mondialisation, les cultures se standardisent. Nous sommes aujourd'hui biberonnés à la culture anglo-saxonne (toute la culture de l'indignation du twitter français en est le plus criant exemple), /

/ et à mon humble avis, nous aurons nous aussi des school shooters en Europe d'ici quelques années. Des school shooters blancs, et des camionneurs afro-maghrébins, chaque communauté ayant aujourd'hui sa propre culture et son propre réseau de symboles.

Rectificatif: le procès Ted Bundy date de 1976, et le terme serial killer est utilisé en 1974, soit deux ans avant, par un agent du FBI pendant un cours à l'école de police.