Le 30 avril 1943, vers 9h30 du matin, des pêcheurs espagnols découvrent avec horreur le cadavre d’un homme sur la côte du golfe de Cadix, pas très loin de Huelva.
Fait étrange : il a une mallette enchaînée au poignet. #Thread
Le corps de ce pauvre gars est donc rapidement livré aux autorités espagnoles qui ne tardent pas à découvrir ses papiers d’identité : il s’agit du capitaine William Martin du corps des Royal Marines britanniques.
Détail poignant : Martin avait dans ses poches une photo et deux lettres d’amour de Pam, sa fiancée, ainsi qu’un reçu pour une bague de fiançailles achetée sur Bond Street pour un peu plus de £53.
Quant aux circonstances de la mort du capitaine, les espagnols font vite le rapprochement avec cet avion de la RAF qui, selon les radios anglaises, s’est écrasés récemment dans le coin. Les courants ont fait le reste.
Évidemment, le consulat britannique est informé rapidement de cette découverte macabre et le vice-consul, Francis Haselden, pressentant que l’affaire pourrait être importante, s’empresse d’avertir l’Amirauté britannique.
Et là, c’est la panique totale : la réponse de Londres est immédiate : « La mallette ! Où est la mallette ! Il faut absolument la récupérer ! »
Las, c’est trop tard. La mallette est aux mains de la marine espagnole et déjà les agents de l’Abwehr (le renseignement militaire nazi) tournent autour comme des vautours, tentant de persuader les espagnols de la leur remettre.
Le 8 mai, ils finissent par obtenir gain de cause et des copies des précieux documents font un aller simple pour Berlin pour y être décodées.
Un message du 12 mai, intercepté par les brits, confirme la catastrophe.
Les nazis savent tout : c’est bel est bien dans les Balkans que le débarquement allié doit avoir lieu et les opérations au large de la Sicile ne sont qu’un leurre destiné à éparpiller les forces allemandes.
Ceux qui ont vu le loup, ne dites rien.
Coup de bol : Hitler, convaincu que ce sont les Balkans que les Alliés visent, n’a rien vu du tout. #BiaisDeConfirmation
Il va passer son mois de juin à transférer des divisions de la Sicile vers la Grèce et les Balkans.
À vrai dire, ça n’a rien à voir avec un coup de bol : ça fait des mois que les Alliés font feu de tout bois pour confirmer les aprioris d’Hitler et l’opération #Mincemeat n’est que la dernière touche au tableau.
Aucun avion de la RAF ne s’est écrasé dans le golfe de Cadix, le capitaine William Martin n’existe pas, Pam est en réalité Jean Leslie (une employée du MI5) et, vous l’avez deviné, le contenu de cette mallette c’est du pur bullshit.
Le 9 juillet, les Alliés déclenchent l’opération Husky et envahissent la Sicile comme prévu mais Hitler s’est tellement fait enfumer que le 23, il envoie encore Rommel en Grèce pour se préparer au « vrai » débarquement. #lolilol
Le chef d’orchestre de ce petit bijou de désinformation, c’est le capitaine Ewen Montagu. De la création du capitaine Martin à la sélection de lieu du « crash », c’est lui qui a organisé et supervisé Mincemeat en à peine 3 ou 4 mois.
Et devinez qui a pondu cette idée digne d’un roman d’espionnage ?
Eh bien c’est sans doute le lieutenant commander Ian Fleming, le futur papa de James Bond.
Et il l’avait effectivement trouvée dans un roman d’espionnage. #Fin
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Fin octobre 1941, les services de renseignement britanniques sont en alerte maximale : il semble que les nazis aient finalement réussit à infiltrer des agents en Angleterre ; on vient d’intercepter les messages du chef de leur réseau, un certain ‘Arabel’. #Thread
Dans ses messages interceptés par les brits, Arabel avertit ses maîtres de l’Abwer (le renseignement militaire nazi) qu’un convoi de la Royal Navy a quitté la baie de Caernarvon, au pays de Galles, et fonce désormais dans l’Atlantique, droit vers le sud.
Détail troublant, néanmoins : ce convoi n’existe pas. Même pas en rêve.
Suis à Chamonix. C’est plein d’étrangers. Des britanniques (en masse), des néerlandais, des allemands, des espagnols, des russes, des japonais, des chinois, des indiens...
Comme je suis un habitué, je peux vous confirmer que tout ce petit monde vient ici pour profiter de la montagne. On les retrouve sur les chemins de moyenne montagne ou, pour les plus sportifs, en haute montagne.
Seule exception : les arabes (les vrais hein, ceux qui viennent de la péninsule). Eux, ils restent en fond de vallée, là où il y a des boutiques de luxe.
En 1996, Alan Sokal, professeur de mathématiques et de physique, a eu une idée amusante : écrire un monument de pseudoscience et le faire publier dans une revue de ‘sciences sociales’ postmoderne. #MiniThread
Le point principal de Sokal, c’est que l’idée selon laquelle il existe une réalité objective, indépendante de nous, dont nous pourrions comprendre les lois grâce à de (« prétendues ») méthodes scientifiques est en réalité un dogme imposé par les intellectuels occidentaux.
Or, note l’auteur, un certain nombre de « percées conceptuelles récentes » montrent que « la ‘réalité’ physique est au fond une construction sociale et linguistique » et que le discours dominant relayé par la communauté scientifique…
Voilà la situation : vous êtes sur une portion d’autoroute limitée à 90 km/h (qui pourrait être, par exemple, l’A51 entre Aix-en-Provence et Marseille, aujourd’hui vers 15h10. [1/x]
Évidemment, comme vous avez un permis de conduire standard, vous respectez cette vitesse maximale scrupuleusement. Genre, vous roulez au régulateur pour être sûr de ne pas vous rendre coupable de violence routière.
Fatalement, la voiture devant vous roule à 85 km/h. Du coup, vous la rattrapez petit à petit et finissez par la doubler sur la voie de gauche (comme il se doit) mais lentement parce que 5 km/h d’écart ça ne fait pas une grosse différence.
Pour celles et ceux qui s’intéressent à la guerre du Vietnam, je ne saurais que trop recommander 'The Vietnam War: A Film by Ken Burns and Lynn Novick' sur Netflix. C'est magnifiquement fait et extraordinairement intéressant.
De l’aide militaire apportée par Truman au français dès septembre 1950 à la chute de Saigon en avril 1975, les États-Unis sont quand même restés dans ce bourbier pendant près de 25 ans et sous 6 présidents (Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon et Ford.)
En terme d’engagement de troupes sur place, on est passé des 900 ‘conseillers’ d’Eisenhower, à 16 000 gars à la mort de JFK puis à — tenez-vous bien — 543 482 hommes et femmes à la fin de la présidence de Lyndon Johnson.