Les 3èmes jeux olympiques de l’ère moderne, organisés en 1904 à St. Louis en même temps que l’exposition universelle, resteront dans l’histoire comme les olympiades les plus bordéliques jamais organisées. #Thread
Comme aller à St. Louis, à l’époque, c’est à la fois long et cher, il n’y que 12 nations seulement qui décident d’y participer. Du coup, sur les 630 athlètes, 523 sont américains.
Évidemment, les États-Unis raflent pas mal médailles.
Mais là où ces jeux olympiques vont atteindre des sommets, c’est lors du marathon masculin, une grande boucle de 39.99 km dans St. Louis et ses environs avec sept belles collines bien raides sur le parcours.
Mais les problèmes sont ailleurs…
Déjà, les organisateurs ont l’idée saugrenue de donner le départ vers 15h. En soi, c’est stupide mais comme la course a lieu un 30 août, c’est de la folie furieuse : il fait 32 degrés à l’ombre, il n’y a pas un souffle d’air et le taux d’humidité est quasi tropical.
Ensuite, ces abrutis ont organisé ça sur des routes poussiéreuses et n’ont rien trouvé de mieux que de faire rouler des voitures officielles devant les coureurs. Résultat : les marathoniens font toute la course dans un épais nuage de poussière.
Accessoirement, les compétiteurs vont faire une bonne partie de la course au milieu du trafic de St. Louis (et en pleine expo universelle), en esquivant les voitures, les chevaux, les trolleys, les camions de livraison et les autochtones qui promènent leur chien.
Enfin, histoire de bien enfoncer le clou, les mêmes imbéciles n’ont prévu que deux points d’eau ; aux dixième et vingtième kilomètres.
C’est fait exprès, le malade qui organise les jeux a voulu tester les effets de la déshydratation sur le corps humain. #WTF ?
Bref, quand le départ est donné, l’après-midi promet d’être longue.
Le premier à franchir la ligne d’arrivée après 3 heures et 13 minutes, c’est Fred Lorz, un coureur américain. Lorsqu’il franchit la ligne, il a droit aux acclamations de la foule et à une photo avec la fille de Theodore Roosevelt.
Étrangement, le type est relativement en forme. Si je dis que c’est étrange, c’est parce que derrière, c’est carrément la Bérézina.
Jugez vous-même :
Après 3 heures et 28 minutes d’efforts surhumains, le second à franchir la ligne d’arrivée c’est Thomas Hicks, un anglais qui coure pour les États-Unis.
Le type est (et je pèse mes mots) littéralement à l’article de la mort.
À 16 km de la ligne d’arrivée, le gars était déjà à deux doigts de s’effondrer. Du coup, ses entraîneurs ont été obligés de le soutenir (physiquement) et il a fini la course à coup d’injections de strychnine, de blancs d’œuf et de brandy.
Quand Hicks arrive dans le stade, il hallucine (littéralement) et il est à peine capable de marcher. Cette fois-ci, ces entraineurs le portent carrément pendant que le pauvre gars utilise un dernier reste de lucidité pour bouger un peu les jambes.
(Et ça passe crème.)
Le troisième, après 3 heures et 34 minutes, est français : c’est Albert Corey. Lui aussi est totalement épuisé mais il est suffisamment conscient pour comprendre que, suite à des problèmes administratifs, les organisateurs l’ont compté dans l’équipe des États-Unis. #WTF ?
Corey est suivit d’un (vrai) américain : Arthur Newton qui passe péniblement la ligne après 3 heures et 47 minutes.
Newton est le dernier des 14 types qui ont terminé cette course pour lequel on ait un temps. Les autres sont officiellement « Unknown ».
C’est le cas, notamment, de Félix Carvajal, un postier cubain qui arrive cinquième. Le gars est venu à ses frais par la Nouvelle Orléans sauf que, pas de bol, il y a perdu tout son argent aux jeux.
Du coup, il a dû faire la route jusqu’à St. Louis en stop.
Arrivé à St. Louis, il lui reste à rejoindre le stade. Comme il est sévèrement à la bourre, le type y va en costume de ville (il découpe son pantalon pour que ça ressemble à un short) et en courant.
Autant vous dire qu’il est frais et c’est pas fini…
Quand il prend le départ, Carvajal n’a quasiment rien mangé depuis 40 heures. Affamé, il s’arrête en pleine course pour croquer une pomme dans un verger.
Manque de bol, elle est pourrie et notre cubain termine la course avec des crampes d’estomac abominables.
C’est aussi la première fois que des noirs africains participent aux jeux olympiques. Ils sont deux : Len Taunyane (a.k.a. Len Tau) et Jan Mashiani (a.k.a. Yamasani) et sont tous les deux issus de la tribu des Tswana d’Afrique du Sud.
En fait, ils viennent en touristes.
À la base, ils étaient à St. Louis pour une exposition sur la seconde guerre des Boers qui se tenait en même temps et ont décidé d’en profiter pour courir un petit marathon olympique au passage. #BenVoyons
Eh bien figurez-vous que malgré ça, Mashiani termine treizième et Taunyane, qui a probablement fait toute la course pieds nus, s’adjuge carrément une dixième place.
Il aurait sans doute fait mieux s’il ne s’était pas fait poursuivre par des chiens errants pendant un kilomètre.
Au total, sur les 32 types qui ont pris le départ, seuls 15 vont franchir la ligne d’arrivée.
Pour les autres, c’est une hécatombe. Le premier à abandonner c’est John Lordon, le gagnant du marathon de Boston en 1903 : il est pris de vomissements.
Plus tard, on retrouvera même William Garcia, un coureur américain, allongé sur le bord de la route. À force de respirer de la poussière, le gars tousse en crachant sur sang. Il est passé à deux doigts de mourir d’une hémorragie.
Bref, le héros du jour c’est Fred Lorz et on s’apprête à lui remettre sa médaille d’or.
Sauf que non.
En réalité, complètement exténué après 14 km, Lorz avait jeté l’éponge et était rentré en stop.
Mais comme la voiture est tombée en panne, il a terminé le trajet en trottinant jusqu’à la ligne d’arrivée… où tout le monde a cru qu’il était premier.
Lorz aura beau jurer que c’était une blague, les officiels n’ont manifestement pas apprécié son humour : il est disqualifié et banni de toute compétition à vie — c’est-à-dire jusqu’à l’année suivante (il participera au marathon de Boston l’année suivante).
Après une bonne heure de soins prodigués par quatre médecins, Hicks trouvera tout juste la force de se lever pour recevoir la médaille d’or.
Quelques jours plus tard, il fera savoir par voie de presse qu’il met fin à sa carrière de marathonien. #Fin
Le menu n'a pas bougé, il est là :
External Tweet loading...
If nothing shows, it may have been deleted
by @ordrespontane view original on Twitter
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Fin octobre 1941, les services de renseignement britanniques sont en alerte maximale : il semble que les nazis aient finalement réussit à infiltrer des agents en Angleterre ; on vient d’intercepter les messages du chef de leur réseau, un certain ‘Arabel’. #Thread
Dans ses messages interceptés par les brits, Arabel avertit ses maîtres de l’Abwer (le renseignement militaire nazi) qu’un convoi de la Royal Navy a quitté la baie de Caernarvon, au pays de Galles, et fonce désormais dans l’Atlantique, droit vers le sud.
Détail troublant, néanmoins : ce convoi n’existe pas. Même pas en rêve.
Suis à Chamonix. C’est plein d’étrangers. Des britanniques (en masse), des néerlandais, des allemands, des espagnols, des russes, des japonais, des chinois, des indiens...
Comme je suis un habitué, je peux vous confirmer que tout ce petit monde vient ici pour profiter de la montagne. On les retrouve sur les chemins de moyenne montagne ou, pour les plus sportifs, en haute montagne.
Seule exception : les arabes (les vrais hein, ceux qui viennent de la péninsule). Eux, ils restent en fond de vallée, là où il y a des boutiques de luxe.
En 1996, Alan Sokal, professeur de mathématiques et de physique, a eu une idée amusante : écrire un monument de pseudoscience et le faire publier dans une revue de ‘sciences sociales’ postmoderne. #MiniThread
Le point principal de Sokal, c’est que l’idée selon laquelle il existe une réalité objective, indépendante de nous, dont nous pourrions comprendre les lois grâce à de (« prétendues ») méthodes scientifiques est en réalité un dogme imposé par les intellectuels occidentaux.
Or, note l’auteur, un certain nombre de « percées conceptuelles récentes » montrent que « la ‘réalité’ physique est au fond une construction sociale et linguistique » et que le discours dominant relayé par la communauté scientifique…
Voilà la situation : vous êtes sur une portion d’autoroute limitée à 90 km/h (qui pourrait être, par exemple, l’A51 entre Aix-en-Provence et Marseille, aujourd’hui vers 15h10. [1/x]
Évidemment, comme vous avez un permis de conduire standard, vous respectez cette vitesse maximale scrupuleusement. Genre, vous roulez au régulateur pour être sûr de ne pas vous rendre coupable de violence routière.
Fatalement, la voiture devant vous roule à 85 km/h. Du coup, vous la rattrapez petit à petit et finissez par la doubler sur la voie de gauche (comme il se doit) mais lentement parce que 5 km/h d’écart ça ne fait pas une grosse différence.
Pour celles et ceux qui s’intéressent à la guerre du Vietnam, je ne saurais que trop recommander 'The Vietnam War: A Film by Ken Burns and Lynn Novick' sur Netflix. C'est magnifiquement fait et extraordinairement intéressant.
De l’aide militaire apportée par Truman au français dès septembre 1950 à la chute de Saigon en avril 1975, les États-Unis sont quand même restés dans ce bourbier pendant près de 25 ans et sous 6 présidents (Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon et Ford.)
En terme d’engagement de troupes sur place, on est passé des 900 ‘conseillers’ d’Eisenhower, à 16 000 gars à la mort de JFK puis à — tenez-vous bien — 543 482 hommes et femmes à la fin de la présidence de Lyndon Johnson.