Guillaume Nicoulaud Profile picture
Homo sapiens, husband, father of 3, techno-enthusiast, classical liberal, eco-modernist, interested in economics, science and history.

Apr 14, 2018, 16 tweets

Ce 30 janvier 1835, Andrew Jackson, 7e Président des États-Unis, sort de la House Chamber du Capitole en traversant la rotonde après avoir assisté aux funérailles de Warren Davis, un membre de la Chambre des Représentants décédé la veille. #Thread

À bientôt 68 ans, rongé par toutes sortes de maladies, l’ancien général a toutes les peines du monde à déplacer sa longue et fine silhouette. Ce n’est qu’en s’appuyant sur Martin Van Buren, son Vice-Président, qu’il est parvenu à se frayer un chemin jusque-là.

Alors qu’il sort du bâtiment par le portique est, un homme émerge de la foule et se campe à un peu plus de 3 mètres devant lui.

Déjà, rien qu’à ses yeux, on devine qu’il n’est pas tout à fait net le type.

Sans que personne n’ait eu le temps de réagir et à la plus grande stupéfaction de tout le monde, le gars plonge sa main dans son costume, en sort un pistolet Derringer, met le Président en joue et presse sur la gâchette.

Et là, dans un vacarme assourdissant, la percussion du pistolet explose…
...
...
...
... sans tirer la moindre balle. #Miracle

Jackson, qui malgré son âge et sa santé défaillante n’est pas du genre à se laisser faire, se jette instantanément sur son agresseur en brandissant sa canne.

Mais le gars, toujours sans dire un mot, sort un deuxième pistolet, remet le Président en joue et appuie une nouvelle fois sur la gâchette…

Cette fois-ci pratiquement à bout-portant.

Et là, re-miracle : pour la seconde fois, aucune balle ne sort du canon.

L’agresseur en est réduit à se protéger comme il peut des coups de canne présidentiels. Il est vite maîtrisé, notamment par Davy Crockett qui était à l’époque membre du Congrès (#TrueStory).

C’est la première tentative d’assassinat d’un Président des États-Unis en exercice et Jackson est absolument convaincu que ses adversaires politiques sont derrière ça.

Sauf que non.

Le type s’appelle Richard Lawrence, c’est un immigré anglais de 35 ans devenu peintre en bâtiment mais surtout, il est complètement barré.

Le mec, en fait, était convaincu d’être Richard III d’Angleterre — un roi mort 3 siècles et demi plus tôt — et estimait à ce titre que les États-Unis lui appartenaient légitimement.

Et ce que Lawrence reprochait à Jackson en particulier s’était de ne pas avoir renouvelé la charte de la Second Bank of the United States, ce qui, dans son esprit, le privait des compensations qu’il pensait lui être dues.

Après enquête, on réalisera que ça faisait quelques années que le gars avait perdu pied, agressait les membres de sa propre famille et parlait tout seul. Le matin même de sa tentative, Lawrence riait tout seul et aurait déclaré « je serais damné si je ne le fait pas. »

La délibération du jury, lors de son procès le 11 avril 1835, ne durera que 5 minutes — le jury le déclarera non coupable pour cause de folie et Laurence ira finir ses jours dans des hôpitaux psychiatriques.

Le truc le plus incroyable, c’est qu’on a testé les deux pistolets de Lawrence : ils fonctionnaient parfaitement.

Un expert calculera plus tard que la probabilité pour qu’aucune des deux armes ne fasse feu n’était que d’une chance sur 125 000 ! #Fin

Share this Scrolly Tale with your friends.

A Scrolly Tale is a new way to read Twitter threads with a more visually immersive experience.
Discover more beautiful Scrolly Tales like this.

Keep scrolling