2/ Premier constat: la procédure complémentaire n'a pratiquement servi à rien: 242 étudiants en plus, seulement, depuis le 5 septembre. Les 2500 candidats restant sur le carreau étaient bien une fiction destinée aux journalistes serviles.
3/ En demeurant dans les catégories initiales de #ParcourSup, le nombre de candidats qui ont été casés dans une formation dont ils n'ont, jusqu'au bout, pas voulu, est passé de 71804 au 5 septembre à 72046 au 25 septembre.
Au final, 71,8% des candidats ont été admis.
4/ Cela signifie que 228773 candidats sont sortis de #ParcourSup alors qu'ils voulaient faire des études dans des filières régies par le dispositif, soit 28,2% des candidats.
5/ A noter, dans l'article ci-dessus, le nombre ridicule de candidats concernés par le tirage au sort: quelques milliers. Le montage en épingle du tirage au sort, avec complicité médiatique, était une simple fiction. En une réunion, ce se serait réglé tant c'était infime.
6/ Si vous ne devez retenir que deux choses:
Un, ce que recouvre les "2500 candidats restant à caser" que les journalistes, de France Q au Figaro, ont relayé complaisamment. Ce sont 47016 candidats qui étaient #EnAttente et ont été éjectés.
7/ Détour, avant d'en arriver au deuxième point. Si vous lisez des comparatifs chiffrés avec #APB faites attention à ce que ce soit comparable (au delà de la différence fondamentale: choix sur la base de vœux (#APB) ou sur la base de classements (#ParcourSup)).
8/ Par exemple, le dernier tableau fourni l'an dernier par le ministère, sur la base duquel l'article du Monde suscité a été écrit est AVANT la phase complémentaire, avec une base pour les pourcentages décomptant les abandons.
9/ Avant procédure complémentaire, le comparatif chiffré donnait, rapporté au nombre de candidats initial: #APB 66,9% de candidats affectés début juillet #ParcourSup 63,0% de candidats affectés début septembre
Mais il faut évidemment regarder APRES la procédure complémentaire.
10/ Deux sources: le rapport de la Cour des Comptes sur #APB, qui permet de comparer les choses sur plusieurs années, mais avec une inconnue sur la base prise.
Ce n'est pas sérieux. ccomptes.fr/sites/default/…
11/ Le rapport de l'an dernier à la même date, avec une merveille dès la première page: quand le nombre d'étudiants en prépa passe de 88700 à 86900, ça fait… +0,5% d'après le ministère de la Vérité. …dia.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2017/35/7…
12/ Et là, c'est énorme: le ministère était tellement empressé de faire sa com' en 2017, c'est-à-dire à casser du sucre sur le dos d'#APB, avec la fiction du "tirage au sort", qu'il n'a pas fait paraitre de bilan chiffré. Dans le rapport de la Cour des Comptes, mi-octobre, RIEN.
13/ Dans la plaquette du ministère pour la conférence de presse de la fin septembre 2017, RIEN. Les chiffres sont escamotés.
Enfin, au passage, on y rappelle les chiffres de satisfaction des vœux des bacheliers, très nettement supérieurs à ce qu'ils doivent être avec #ParcourSup.
14/Si vous devez retenir une deuxième chose: les chiffres sont objets de communication, ce qui ne permet pas de travailler sérieusement. A fortiori cela ne permet pas d'affirmer, comme certains journalistes avec une capacité critique limitée, que "#ParcourSup fait mieux qu'#APB".
15/ Sur la base des chiffres parus sous la responsabilité de Vidal en 2017, chiffres repris par la Cour des Comptes à la mi octobre 2017, #ParcourSup a, en fin de procédure complémentaire, affecté 623475 bacheliers sur 864000 soit 72,2%. Contre 71,8% pour #ParcourSup.
-0.4%...
16/ Nous prenons les questions.
Il faut retenir qu'une procédure basée sur le CHOIX des bacheliers (#APB) conduit à satisfaire plus de monde qu'une procédure dans laquelle les affectations se font selon l'ordre d'un CLASSEMENT (#ParcourSup).
17/ A contrario, si l'on croit à la méritocratie, alors un système fondé sur un CLASSEMENT (#ParcourSup) permet aux "meilleurs" de faire leur choix avant le plus grand nombre. Il faut comprendre aussi que les chiffres sont là pour OCCUPER, au travers des journalistes, l'opinion.
18/ En effet, l'essentiel se joue ailleurs (raison pour laquelle on ne compte plus les articles intitulés #ParcourSup fait-il mieux qu'#APB: ils sont ineptes), dans la mise en concurrence des élèves et des établissements, dans la liquidation du baccalauréat comme certification…
19/ …dans l'organisation d'une séparation en cours entre des établissements paupérisés et secondarisés, pour le plus grand nombre, dans les petites villes et les périphéries, les Universités dotées de recherche de pointe restant en petit nombre, dans le cœur des métropoles.
20/ Remerciements à @nholzschuch pour avoir trouvé deux fautes de calcul et de raisonnement de notre part, qu'il a fallu corriger.
On ne retire par un mot de ce premier billet sur la nature de #ParcourSup:
21/ Second billet sur la duperie de #ParcourSup vis-à-vis de ses soutiens (nous l'avons rédigé en pensant aux amis de QSF) qui pensaient que le "niveau allait monter", sans comprendre ce qui est en train de se produire.
22/ Post-scriptum
Oublié hier soir, la dimension GESTIONNAIRE de #ParcourSup, qui s'ajoute à sa dimension idéologique: pour les babyboomers de l'an 2000, il serait nécessaire de fonder une nouvelle université tous les deux ans pendant dix ans.
23/ Notons au passage que la montée en charge de 15000 bacheliers en plus chaque année pendant 10 ans donne un flux. Le stock d'étudiants en plus à accueillir doit prendre en compte la durée moyenne des études supérieures -> 400-450 000 étudiants en plus…
24/ Pour cette année exceptionnelle, la montée en charge a été de 34000 bacheliers, pendant qu'en poussant les murs, par des relèvements sans moyens des capacités d'accueil de 10%, 27000 candidats sont accueillis en plus de l'an dernier… cafepedagogique.net/lexpresso/Page…
25/ Le concepteur de l'algorithme de #ParcourSup apporte une précision par des informations non publiées, concordantes avec les +27000 candidats en plus de l'an dernier (mais non concordantes avec les informations publiées, pour les résultats en fin de procédure).
26/ Cela pose une nouvelle série de questions. Dans la mesure où il n'y a eu aucun moyen supplémentaire (ni poste, ni budget, ni salle), ces 27000 étudiants en plus sont ils dans les filières dont le plafond a été relevé de 10% arbitrairement?
27/ Alors qu'il y a eu 35900 bacheliers en plus en 2018, il n'y a eu que 21300 bacheliers d'inscrits en plus de l'an dernier. Cela témoigne-t'il de la pression mise par le montage des dossiers #ParcourSup? Quid de l'an prochain, si le CV et la lettre de motivation disparaissent?
28/ Enfin, le nombre de dossiers en réorientation ou venant de l'étranger est passé de 214 651 en 2017 à 196 425 en 2018, soit une baisse étrange de 18 226 candidats, ce qui est énorme. Pour quelle raison?
29/ Une partie de la réponse tient dans ce fait étrange rapporté par la ministre: 34 357 candidats, dont 60% en réorientation, se sont inscrit exclusivement en procédure complémentaire.
Et ces 34 357 ont été escamotés du nombre de candidats!
Voir tweet 1/
30/ Cela donne donc le résultat final suivant, sous réserve des informations données par le concepteur de #ParcourSup. #APB (2017): 556545 inscrits pour 808980 candidats validés #ParcourSup (2018): 583274 inscrits pour 812050+34357=846407 candidats validés
31/ #ParcourSup a inscrit 69% des candidats alors que #APB a inscrit 69% des candidats. La bataille de chiffres, dû à une opacité scandaleuse du ministère, n'est là que pour cacher ce fait brut: on accueille sans moyens 27000 étudiants de plus pour 35900 bacheliers de plus.
32/Comme les étudiants n'ont pu choisir que dans l'ordre dicté par le classement des candidatures, et non plus selon leurs vœux, l'appétence des étudiants pour les études où "on" les a casés, en une grande loterie, a fortement reculé — et ce sera le deuxième très gros effet…
END
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1/ Saison du projet de loi de finances, avec ses entourloupes habituelles. On ne peut juger des augmentations effectives qu'en enlevant l'inflation, en enlevant les augmentations mécaniques de masse salariale (GVT) et en regardant la ventilation des crédits.
2/ Pour attester du caractère Spectaculaire du document PLF2019, ce titre orwellien confine au sublime.
#1984
3/ Décroissance de l'enveloppe globale une fois le budget déjaugé de l'inflation et u GVT, pour le supérieur, avec alimentation du lobby spatial. On peut donc conclure que la ventilation montrera pour l'Université (programme 150; crédits de la MIRES) une large décroissance.
De l'ère fordiste à l'ère néolibérale, l'économie a transité d'un système tiré par le profit à un système tiré par le crédit. Les bulles spéculatives ne sont pas des parasitages de l’économie réelle mais le mode privilégié de création de la richesse.
2/ A l’éclatement des bulles spéculatives, l'Etat renfloue les pourvoyeurs de crédit et socialise dettes et pertes au travers des mesures d'austérité exigées par les détenteurs de la dette, titrisée: baisse des budgets sociaux (santé, éducation, etc).
3/ Cependant, la crise de 2007-2008 a montré que les gouvernants doivent obéir aux exigences des créditeurs de l'Etat (impôts faibles, coût du travail bas, droits de propriété intellectuelle solides) ET EN MEME TEMPS ne pas trop fâcher leurs électeurs.
1/ L'objet de l'Université n'est pas la délivrance de diplômes. L'Université crée, transmet, conserve et critique des savoirs, organisés en grandes grammaires de pensée, en corpus disciplinaires.
2/ Toute évaluation, toute certification produit une séparation, une aliénation: le transfert d'intérêt de la chose évaluée, du savoir certifié, vers le désir du certificat.
3/ Nous sommes résolument hermétiques à tout discours sur la "réussite" des étudiants — et ce d'autant plus que ces discours sont de pure propagande, ignorant que les taux d'échec sont restés les mêmes depuis des décennies, et qu'ils sont très élevés dans les filières sélectives.