Je n'aime pas l'idée que la sélection (quelque soit sa forme) soit nécessaire par manque de place. On a besoin de plus d'enseigant·e·s-chercheu·r/se·s, et de locaux, pour accueillir les étudiant·e·s toujours plus nombreu·x/ses.
On manque déjà d'EC pour assurer nos missions, donc avec toujours + d'étudiant·e·s c'est de pire en pire.
Chez nous, rien que sur la licence, il manque quelque chose comme 8 temps plein ! C'est pour ça que je fais autant de cours. J'explose mon service annuel dès le 1er semestre.
Pour revenir à la sélection, je suis absolument contre en L1, et j'aime bien l'idée d'une année zéro de remise à niveau si nécessaire, mais ce n'est absolument pas faisable à moyen constant.
Pour la suite des études, il est nécessaire d'avoir suivi le début d'un parcours pour le poursuivre, sinon on doit tout recommencer à zéro tout le temps.
Par exemple si on accepte dans un master des gens qui n'ont pas la licence correspondante, ou qui ne devrait pas l'avoir eu >>
>> alors il faut tout reprendre de zéro et ce n'est plus un master, c'est un genre de DEUG post-licence. Ça ne peut pas fonctionner comme ça.
Par exemple, je refuse de faire un cours de programmation en master d'informatique, je prends ça comme acquis. Malheureusement avec ces bêtises de validation par compensation certain·e·s obtiennent une licence qu'illes ne devraient pas avoir.
De manière générale, ces mécanismes de contournement de la rigidité du système LMD tel que mis en place en France (je pense aussi aux AJAC, ces étudiant·e·s en difficulté qu'on met à cheval sur deux années) sont d'une merditude certaines.
Ça dessert complètement les étudiant·e·s, on ferait bien mieux de corriger la rigidité elle même que ses symptômes.
Ce qui est important c'est pas de passer de L1 en L2 à tout prix, c'est d'avoir bien compris et validé les cours "algorithmique 1" et "programmation 1" avant de suivre "algorithmique 2". Quelque soit le temps que ça prenne.
Actuellement la situation c'est plutôt que "programmation 1" est validé par compensation sur le semestre 1, le semestre 2 n'est pas validé de peu à cause d'une sale note en "algorithmique 1", mais tant pis, AJAC L1-L2 pour pas perdre de temps.
Résultat un·e étudiant·e en difficulté et qui n'a pas les prérequis est supposé·e valider "algorithmique 2" pour ne pas accumuler encore plus de retard… On marche sur la tête !
Alors évidemment, la nécessité d'un système où on peut prendre son temps ça demande des moyens, notamment des bourses voire un salaire étudiant·e·s (ce qui suppose le choix politique d'une société où on relance l'activité par la demande… on y est pas).
Mais ça serait vraiment une bonne chose. Le taux d'échec qui est systématiquement associé à la fac est artificiel : forcément les étudiant·e·s qu'on ne voit pas en cours parce qu'illes doivent être salarié pour vivre ne réussissent pas.
De même, celleux qui doivent plusieurs jours d'affilée faire la queue à partir de très tôt le matin à la préfecture pour renouveler leur titre de séjour parce qu'illes sont fliqué·e·s comme pas possible, ça n'aide pas.
Ou encore tou·te·s celleux qui s'inscrivent pour la bourse ou un titre de séjour mais ne sont pas intéressé·e·s par la fac si on leur filait une bourse sans condition et qu'on les fliquait plus illes n'auraient pas à s'inscrire, et ça baisserait encore le taux artificiel d'échec.
Souvent je me dis que si on faisait tout ça, avec le taux d'échec qui baisse mécaniquement, les bon·ne·s lycéen·ne·s reviendraient en partie à la fac, ce qui améliorerait encore la réussite => cercle vertueux.
En parallèle, ça laisserait du coup des places dans les formations plus encadrées comme DUT et BTS pour celleux qui s'en sortirait là bas mais n'y ont pas accès et donc se retrouve à la fac où il y a besoin d'une autonomie qu'illes n'ont pas encore acquise.
Bref, pour en revenir au sujet de départ, la sélection, je pense que le grand public s'est fait enfumer par le gouvernement sur le tirage au sort.
Le soucis encore une fois c'est qu'il manque de places dans le supérieur (ce qu'on aurait largement pu anticiper, les gamin·e·s ne naissent pas à 18 ans), pas le tirage au sort.
Si on vire le tirage au sort, il faudra forcément sélectionner autrement.
Là la réforme de #APB remplace les rares cas de tirage au sort par une sélection différente mais tout aussi arbitraire, et surtout généralisée !
Pardon je devrais dire #ParcoursUp pas #APB :-p.
(Je trouve rigolo de le capitaliser comme ça pour faire penser à "start up" #TarteUpNation.)
Sans compter le fait que ce qui agaçait vraiment les gens sur APB était les longues périodes "en attente" qui bloquent plein de choses, parfois la recherche de logement / demande de chambre CROUS jusqu'au dernier moment, voire trop tard.
Ben je peux vous assurer qu'avec le nouveau système débile sans classement des vœux ça va être bien plus long et pour beaaaaucoup plus de monde.
Illes le sauraient si illes avaient validé algorithmique 2, mais illes ont du l'avoir par compensation :-p. #MariagesStables
(J'étais sur mobile jusque là, je suis passé sur l'ordi, je vais pouvoir regarder vos réactions seulement maintenant, désolé !)
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Bonjour ! Aujourd'hui, nous allons parler de ... Rome ! Et plus spécialement de cette ville à l'époque moderne (XVIe-début XVIIe)
La vie quotidienne de Rome ne m'intéresse pas en tant que tel (monde des marchands, des artisans...). Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille l'excellente thèse de Jean Delumeau, Rome au XVIe siècle, dont une version "light" plus facile à lire (mais non moins rigoureuse)
Désolée de vous lâcher de temps en temps, je tweet quand mes élèves me laissent le temps 😉 donc je reprends
Bonjour à toutes et tous ! Voilà c'est le dernier jour que je passe avec vous et je ne pouvais pas partir sans vous parler une dernière fois de science-fiction, de mines et d'Anthropocène
Comme vous l'avez peut-être compris durant cette semaine, je m'intéresse à l'Anthropocène, cette période où les activités humaines sont censées des traces dans les couches géologiques de la Terre.
Et quand on s'intéresse à l'Anthropocène, on s'interroge sur le devenir de l'espèce humaine et sur sa possible disparition.
Et en se posant cette question, on se demande quelles traces de notre existence subsisteront ?
Quand l'Humanité aura disparu, que restera-t-il de nous ?
Bonsoir à toutes et tous ! J'espère que vous avez passé un bon jeudi. Pour vous accompagnez durant cette soirée, je vous propose un thread sur les minéraux de l'Anthropocène (Photo: simonkolleite)
Comme je vous l'ai dit lundi, je m'intéresse beaucoup à l'histoire de la géologie et de la minéralogie et leurs liens avec l'histoire environnementale. Je travaille notamment sur la baryte, la fluorite et depuis peu, je m'intéresse aux terres rares.
Mais il y a aussi un sujet que j'aimerai développer dans un futur proche, c'est celui des minéraux de l'Anthropocène (photo: de la canasevite, un minéral apparu sur les parois des galeries de la mine de fer de Brosso dans le Piémont)
Bonsoir à toutes et tous ! Commençons le petit thread sur les imaginaires minéraux et miniers et leur expression dans la science-fiction et la fantasy ;-)
Vous l'avez peut être remarqué, quand vous jouez à un RPG ou à un jeu de stratégie spatial, dans les films ou romans de fantasy ou les comics de super-héros et de SF, il y a toujours un moment ou un autre où vous êtes confronté à un caillou magique ou à une mine glauque
Dans les univers science-fiction et fantasy (SFF pour la suite), les minéraux et les métaux occupent souvent une place importante. D'eux dépendent l'avenir de la galaxie ou la survie de l'Humanité, la réussite d'une quête ou l'acquisition et la maîtrise de pouvoirs fabuleux
Donc, ma thèse porte sur la frontière franco-allemande entre 1871 et 1914, lorsque la frontière n’était pas le Rhin, mais « la ligne bleue des Vosges », lorsque l’Alsace-Lorraine était allemande.
Mais attention, ma thèse n’est pas une thèse sur l’Alsace-Lorraine ! Vorsicht !
Mes recherches portent sur la construction des identités et de la souveraineté à la frontière, en partant des acteurs locaux et non des États, à la frontière française et allemande la plus chaude du XIXe siècle.
Je pense vous faire un dernier thread sur les différences entre Physique Théorique et Physique Mathématique. Cela ne reflète bien sûr que mon point de vue, qui a traversé la Physique Théorique pour finir en géométrie/Phys-Math. N'hésitez pas à donner votre avis !
Alors quand je parle de physique théorique, je pense plus particulièrement à la physique des hautes énergies, théories d'unification etc. En fait c'est un biais cognitif de ma part: d'une part parce que c'est mon domaine de formation, et d'autre part parce qu'elles sont + connues
En réalité, je pense qu'on peut parler de physique théorique dès lors qu'on ne touche pas d'instrument ? Quid de l'ordinateur ? Quand on fait des systèmes dynamiques, on dit qu'on fait de la physique statistique ou de la physique théorique ?