De l'ère fordiste à l'ère néolibérale, l'économie a transité d'un système tiré par le profit à un système tiré par le crédit. Les bulles spéculatives ne sont pas des parasitages de l’économie réelle mais le mode privilégié de création de la richesse.
2/ A l’éclatement des bulles spéculatives, l'Etat renfloue les pourvoyeurs de crédit et socialise dettes et pertes au travers des mesures d'austérité exigées par les détenteurs de la dette, titrisée: baisse des budgets sociaux (santé, éducation, etc).
3/ Cependant, la crise de 2007-2008 a montré que les gouvernants doivent obéir aux exigences des créditeurs de l'Etat (impôts faibles, coût du travail bas, droits de propriété intellectuelle solides) ET EN MEME TEMPS ne pas trop fâcher leurs électeurs.
4/ Sous Sarkozy, une large partie du programme n'a pas été appliqué (et est en train d'être mis en œuvre par Macron) du fait de l'explosion du chômage et du danger de mouvement social fort.
Chômage et précarité...
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5/ Pour tenter de répondre au besoin de sécurité (retraite, éducation libre et gratuite, système de santé, salaire socialisé, etc) des classes moyennes en train de dévisser, les classes dirigeantes ont alors un remède:
LA PEUR
L'IDENTITE
LA XENOPHOBIE
LE BARNUM SECURITAIRE
6/ Qui a mis cette politique au goût du jour? Sarkozy (avec Buisson) après la crise de 2007-2008. Valls l'a poursuivie pour les mêmes raisons. Macron et Collomb (et Blanquer et Nyssen) suivent, pendant qu'on fait donner le concert des guignols médiatiques.
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7/ Est-ce un problème? Non: il suffit de faire donner l'autre concert à deux semaines du premier tour. Le danger (bien réel) de l'extrême-droite.
Alors, on peut créer de nouvelles bulles. Qui a aidé à déréguler le système bancaire?
Macron.
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8/ Qui a fait son pantouflage d'ENA-IGF au cœur du système de pompe financière néolibéral?
Macron
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9/ Qui mène la politique exigée par les détenteurs de la dette: assouplissement des règles de régulation financière, suppression de l'ISF, baisse de l'impôt sur les revenus du capital?
Macron
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10/ Elu essentiellement par les 11% des classes moyennes supérieures (CSP+), avec un fort poids des babyboomers et des hommes, il n'a d'autre choix que de venir prélever un peu de leur capital (d'où la chute dans les sondages chez les retraités) —et d'écraser les classes moyennes
11/ Et démolissant tout ce qui restait des compromis du fordisme (éducation de qualité, retraite, droit du travail, impôts équitables, système de santé collectivisé), il pense devoir recourir à une politique d'extrême-droite en matière de migration — et lancer du buzz pétainiste.
12/ En cas de crack boursier, Macron devra freiner sur les démolitions car le fonctionnement systémique commencera à être au vu de tous et à avoir été théorisé complètement.
Il y aurait des dégâts et une chance de sortir de l'enfer climatisé.
13/ Pour ceux qui souhaitent relancer des perspectives émancipatrices (éteintes après la défaite de 68 faute de majorité), il convient de ne pas se laisser aller à la nostalgie de l'ère fordiste, à la réaction: il (nous) faut inventer. Vite.
14/ Pour dépasser le résumé à gros traits caricaturaux ci-dessus, lire par exemple les ouvrages de Feher, très stimulants.
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2/ Premier constat: la procédure complémentaire n'a pratiquement servi à rien: 242 étudiants en plus, seulement, depuis le 5 septembre. Les 2500 candidats restant sur le carreau étaient bien une fiction destinée aux journalistes serviles.
3/ En demeurant dans les catégories initiales de #ParcourSup, le nombre de candidats qui ont été casés dans une formation dont ils n'ont, jusqu'au bout, pas voulu, est passé de 71804 au 5 septembre à 72046 au 25 septembre.
1/ Saison du projet de loi de finances, avec ses entourloupes habituelles. On ne peut juger des augmentations effectives qu'en enlevant l'inflation, en enlevant les augmentations mécaniques de masse salariale (GVT) et en regardant la ventilation des crédits.
2/ Pour attester du caractère Spectaculaire du document PLF2019, ce titre orwellien confine au sublime.
#1984
3/ Décroissance de l'enveloppe globale une fois le budget déjaugé de l'inflation et u GVT, pour le supérieur, avec alimentation du lobby spatial. On peut donc conclure que la ventilation montrera pour l'Université (programme 150; crédits de la MIRES) une large décroissance.
1/ L'objet de l'Université n'est pas la délivrance de diplômes. L'Université crée, transmet, conserve et critique des savoirs, organisés en grandes grammaires de pensée, en corpus disciplinaires.
2/ Toute évaluation, toute certification produit une séparation, une aliénation: le transfert d'intérêt de la chose évaluée, du savoir certifié, vers le désir du certificat.
3/ Nous sommes résolument hermétiques à tout discours sur la "réussite" des étudiants — et ce d'autant plus que ces discours sont de pure propagande, ignorant que les taux d'échec sont restés les mêmes depuis des décennies, et qu'ils sont très élevés dans les filières sélectives.