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Mar 3, 2018 53 tweets 16 min read Twitter logo Read on Twitter
Fil linguistique. Si on dit langue et #totalitarisme, vous pensez à #Orwell et1984. Mais qu'est-ce qu'une #novlangue? Les régimes qu'on appelle totalitaires ont-ils vraiment manipulé la langue? Comment penser le rapport entre langue #idéologie et pensée? (Sources en fin de fil)
Dans ce fil, on va parle d'histoire (les rapports de certains régimes, comme le régime nazi) à la langue, de fiction (Orwell), de philo du langage (rapport langue-pensée). Par contre pour la notion de totalitarisme et sa complexité, je vous renvoie au livre de Traverso
La #novlangue d'Orwell se base se caractérise ainsi :1-appauvrissement du vocabulaire (moins de possibilité de dire des choses qu’avant) -univocité sémantique (le mot n'a qu'un seul sens) -Déstructuration radicale de la syntaxe (plus de différence entre verbe, nom, etc)
Pour Orwell, la #novlangue totalitaire c’est une langue sans contenu, qui empêche de penser, et donc d’agir. Il dit par exemple qu’il y a des crimes qu’on ne pourra plus commettre parce qu’on ne pourra plus les penser
La #novlangue inventée par Orwell est l’Angsoc (= la langue du socialisme anglais). Il pense très probablement à la langue soviétique stalinienne. Par exemple, le mot «Angsoc» comme étiquette a un fonctionnement semblable à celui de «Komintern»
La Komintern désigne la IIIe Internationale communiste. Mais alors que cette dernière formulation introduit l’idée d’histoire, donc de complexité, la Komintern, comme étiquette, fixe l’esprit, réduit l’extension du terme
Pour #Orwell la #novlangue se manifeste dans le domaine politique par le principe du classement des termes, dans un couple binaire bien/mal. Là aussi il pense sans doute à la langue stalinienne, au vocabulaire pour désigner les saboteurs par exemple
Par exemple, une insulte comme « hitléro-trotskyste » : permet de ranger tous les ennemis du pouvoir stalinien dans la même case, sans penser leur diversité. C’est un moyen de délimiter un axe bien (Staline) et mal (tous les autres) sans complexité #novlangue #Orwell
Pour Orwell, la résistance à cette novlangue, c’est le langage de la science, qui elle va penser le réel dans sa précision et sa complexité.
Orwell a eu beaucoup d’influence (le terme de novlangue est très usité) mais a aussi été critiqué. On lui reproche son « néo-humboldtisme » (le linguistique Humboldt dit, pour simplifier, que la langue façonne la pensée)
Penser un langage totalitaire c’est en effet partir de cette idée : le totalitarisme veut s’infiltrer dans la pensée par le langage. Dans la philo traditionnelle, la pensée est individuelle, à la 1èrepers («je pense donc je suis»). Le totalitarisme briserait cette individualité
Ce qu’on peut aussi reprocher à #Orwell , c’est de voir la langue totalitaire comme une langue vide qui correspond à un lavage de cerveau (c’est comme ça que le héros finit par aimer #BigBrother ). La #novlangue se répand par la coercition, la surveillance, pas par la conviction
Pour une autre approche de langue totalitaire, qui a l’intérêt d’être historique, je vous conseille Klemperer, LTI (Lingua Tertii Imperii), La langue du IIIe Reich de Klemperer, Juif qui a pu survivre en Allemagne jusqu’en 1945 parce qu’il était marié à une femme dite aryenne
Le document est très rare : un Juif qui continue à côtoyer des Allemands dits aryens dans l’Allemagne nazie (il travaille à l’usine), qui tient en cachette un journal de linguiste, où il étudie l’évolution de la langue du Reich, la manière dont les Allemands en sont intoxiqués
Bon, c'est aussi un livre à prendre avec un certain recul, le livre a été écrit à partir du journal de Klemperer, en 1947, en RDA. Cela explique des passages très anti-Américains (sachant qu'après Klemperer soutiendra... Staline)
Klemperer note dans ce livre comment il voit que des personnes qui peuvent n'être pas du tout des nazies convaincues, sont intoxiquées par la langue du IIIe Reich et par son idéologie.
Ex: une femme à l'usine qui étonnée de savoir que sa femme est Allemande. Sans être nazie, elle a intégré que "Allemand" et "Juif" n'avaient rien à voir, et n'arrive pas à penser 1) qu'il puisse être Juif et Allemand 2) qu'il puisse être Juif et marié à une Allemande non-Juive
Klemperer parle aussi d'appauvrissement de la langue pour le langage totalitaire, mais cite surtout des exemples de créations de nouveaux mots, qui supposent une certaine idéologie. Quelques exemples
Par exemple Klemperer analyse le fait que dans la racine, beaucoup de mots sont dérivés d'une même racine. Par exemple le mot "volk" (peuple, mais dans un sens racial), qu'on retrouve encore dans Volkswagen, la "voiture du peuple" (nommée par Hitler en 1937).
On ne pense plus à la racine en employant les mots dérivés, mais cela contribue à perpétuer l'idée d'un "volk" allemand-aryen selon lui. C'est le principe de la langue "qui poétise et pense à ta place"
La diffusion du mot « organisation ». La volonté totalitaire veut tout organiser. Organisation veut dire coordinateur, membre discipliné, organisé. Les gens disent de plus en plus sans y réfléchir « J’ai bien organisé cela » (au lieu d’exécuté par exemple)
Pour Klemperer, on est tellement gavé de ses mots qu’on finit par les employer sans avoir conscience de leur charge idéologique : « Mais qui a dit hier encore « : Il faut que je « m’organise » un peu de tabac ? Je crains que ce soit moi-même. »
Autre exemple, les noms. Les Allemands donnent des noms très germaniques à leurs enfants, souvent des noms composés pompeux (Bernd-Walter, Dietmar-Gerhard). Au même moment, on force les Juifs à rajouter des noms hébraïques à leur état civil (Israël ou Sara par exemple)
Contrairement au lavage de cerveau orwellien, Klemperer montre une contamination inconsciente et progressive (jusqu'à lui-même). Parce que le langage nazi est en concurrence avec d'autres langages, et ne s'impose pas d'un coup ou sans heurts
Il y a plein d'autres exemples dans Klemperer, et c'est un livre vraiment très intéressant, lisible et touchant, qui analyse aussi les types de phrase (l'exclamation) les symboles (le SS, l'étoile jaune).
Klemperer montre comment on essaie de faire coller les individus à des concepts préfabriqués (par ex: "le Juif"), en niant le fait que, même en dehors de toute politique fasciste, il n'y a jamais d'adéquation totale des individus et des concepts
Mais on pourrait se dire: toute langue invente des mots, qui sont porteurs d'une idéologie.Toute langue peut-elle être idéologique, voire totalitaire? C'est un sujet abordé en France dans les années70-80 par Barthes,Foucault et Bourdieu lors de leurs leçons au Collègue de France
Foucault dans sa leçon en 1971 (L'ordre du discours) explique que ce qui n'est pas dicible ne peut pas être pensé, et que c'est le pouvoir qui décide de qui est dicible. Par ex: la folie. On a exclu le discours du fou, et on l'a réduit ainsi à du bruit non dicible, non pensable
Bourdieu dans sa leçon en 1982, reprend cette analyse entre langue, idéologie et pouvoir en expliquant comment ces notions de dicible et de non dicible dépend des situations institutionnelles de chacun
Barthes, dans sa leçon inaugurale en 1977 a une approche plus internationaliste. Il dit une phrase restée célèbre "La langue est fasciste". Il faut bien comprendre ce que cela veut dire: pour lui la langue est fasciste en soi, hors de toute manipulation politique
Barthes:"le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire"= En parlant, ce que je dis m'échappe. Par ex, en français on est obligé·e quand on parle à qqn de choisir le "vous" ou le "tu",donc de donner des infos son rapport à l'interlocuteur (proche, poli...)
Barthes dit également que le français "oblige à dire"parce que "je suis obligé de toujours choisir entre le masculin et le féminin, le neutre ou le complexe me sont interdits".Effectivement, dur de dire "je" sans genrer automatiquement son discours (accord des adjectifs par ex)
Autre chose selon Barthes: nous reprenons forcément le vocabulaire des autres. En parlant, je reprends à mon compte des mots, donc des choses dites, et je les confirme dans leur existence de stéréotypes #idéologie
Pour Barthes, la seule résistance possible, c'est la littérature: "Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors-pouvoir, dans la splendeur d'une révolution permanente du langage, je l'appelle pour ma part : littérature."
On remarquera que ce n'est pas la même solution qu'Orwell qui voulait un langage précis (contraire à la novlangue qui est vide), le langage de la science. Barthes veut le langage de la poésie, la force évocatrice de la littérature, quand le mot fait signe vers autre chose
Ce qu'on peut reprocher à ces théoriciens de la #novlangue, du rapport entre la langue et idéologie c'est le fait que très souvent la dimension #idéologique de la langue est reliée à un lexique, aux mots (un mot qui contiendrait une idéologie)
Les linguistes actuels essaient de penser la syntaxe (l'organisation des mots entre eux) et le discours, l'énonciation (qui parle à qui). Le linguiste P. Sériot a analysé les discours soviétiques, en comparant ceux de Khrouchtchev et Brejnev
Il ainsi noté dans ces discours une omniprésence de la nominalisation. Par ex dire "La croissance de l'industrie soviétique est incroyable" au lieu de "l'industrie soviétique croît". La 1ère formule permet présupposé (la croissance de l'industrie est posée comme existante)
Cette nominalisation permet de surcharger les discours d'énoncés sous-jacents jamais assertés par personne et donc pris comme des évidences ("la croissance de ceci"... "les peuples victimes de cela"... "la colère de..."). La langue devient anonyme.
C. Canut a analysé comment la langue peut permettre de réinventer le réel, en recomposant l'imaginaire avec lequel est est lié, en construisant "un ensemble d'indexicalités". Cela revient à maîtriser la portée symbolique du mot
Le but de cette manipulation de la langue ne serait donc pas de remplacer un mot par un autre, mais de faire en sorte qu'un mot renvoie à autre chose dans l'imaginaire. Par ex dans notre monde contemporain que "réussite" désigne un jeune mec en costard avec une Rolex.
Bref, ce que ces études montrent (à mon avis) c'est qu'il faut faire attention aux termes de #novlangue, langue totalitaire qui supposent une langue politique figée, qui s'impose à nous par la force alors que le lien entre langue et idéologie est dynamique et pluriel et varié
Par exemple, beaucoup de livres sont parus sur la novlangue politique entrepreneuriale, manégiérale. Ce n'est pas forcément faux (par exemple remplacer "cotisations sociales" par "charges sociales" crée un changement de sens) mais le processus va au-delà
Il ne s'agit pas simplement de remplacer des mots par des autres, mais de les faire adopter, de les rendre "naturels", et de maîtriser aussi, par le symbole, le rapport à l'imaginaire. Comment changer le monde si on ne peut pas imaginer un monde différent?
Sources (la bibliographie est immense, donc je ne peux citer tout ce qu'il y a, je cite uniquement ce sur quoi je me suis appuyée ici)
Orwell, 1984 (c'est dans son appendice qu'il explique les principes de la langue-totalitaire type)
Klemperer, LTI, La langue du 3e Reich
Sources (suite)
Sur Klemperer, en allemand, article sur son rapport au langage de la RDA Pierre-Yves Modicom „Verantwortung für die Sprache“ Victor Klemperer und die
politische Sprachkritik in der DDR (Nouveaux Cahiers d'allemand, 2017), merci @Doktor_M_
Faye, Les langages totalitaires ; Théorie du récit, Introduction aux "langages totalitaires", La raison critique de l'économie narrative. (1972)
Sériot, Analyse du discours soviétique (1985)
Vandevelde-Rougale, La novlangue managériale, Empire et résistance (2017)
Sources (suite) Sur Klemperer, en allemand, article sur son rapport à l'allemand, pendant la RDA: Pierre-Yves Modicom „Verantwortung für die Sprache“ Victor Klemperer und die politische Sprachkritik in der DDR (Nouveaux Cahiers d'allemand, 2017),
C. Canut, "Du devenir langage", Lignes, février 2018 (on ne fait pas plus récent!) Plus généralement, son livre "Une langue sans qualité" (2007) est très intéressant (mais ce n'est pas sur ce thème précis!) Et vous pouvez la suivre ici @cecilecanut
Sur le débat historiographique sur le totalitarisme, la somme d'E. Traverso "Le totalitarisme: le XXe siècle en débat" (2001), pas plus complet
Sur le rapport entre totalitarisme, histoire, philosophie et langue, le cours de Guillaume Fondu à @UnivRennes1 "Penser le concept de totalitarisme à l'épreuve de l'histoire", qui est toujours en cours jusqu'à la fin du semestre!
Waow, c'était long! Bravo aux personnes qui sont arrivées jusqu'au bout de ce fil, et merci à toutes celles et ceux que ça intéresse!
Un dernier mot: on remarquera (ou pas) que l'écriture inclusive était souvent employée dans ce fil (avec même une fois un point médian), et que pourtant ce n'était pas illisible et que personne n'est en "péril mortel" 😉

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